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Prenez-le comme un conte

Il y avait une fois un petit pays. Les habitants avaient souffert, beaucoup. Leurs descendants portaient en eux, dans le secret de leur âme, les atrocités qui avaient été commises de leur propre fait. Ils étaient les premiers à reconnaître leurs erreurs.

Ils se disaient les uns les autres que c'était leur péché et ils se lamentaient. Ils avaient décidé d'être justes, de se pardonner les uns les autres leurs propres trahisons, leurs manquements, leur manque de générosité.

Ils décidèrent que leur terre serait un refuge, une maison d'accueil et ils ouvrirent leurs portes à tous. Ils seraient solidaires de tous.

Des êtres de toutes parts venaient s'installer chez eux, car bien qu'imparfaite leur démocratie était offerte à tous. Ils étaient tout de même parvenus à instaurer une forme de justice et d'égalité qui faisait que beaucoup usaient de pratiques malhonnêtes - fournissant de faux documents, usant des stratagèmes les plus saugrenus, usurpant ce qui ne leur revenait pas de droit - pour tromper, voler et même amener au suicide les habitants du pays qui les recevait.

Ils dressaient leurs propres enfants contre les descendants de ceux qui les avaient accueillis.

Ce pays accueillant devenait de plus en plus à l'image d'êtres sans foi ni loi qui pillaient sans vergogne, avilissaient les jeunes filles et détournaient les gens du droit chemin car tous commençaient à copier leur attitude malveillante. C'est comme si leurs moeurs malveillantes submergeaient les habitants natifs du pays. Le mal était porté aux nues et la honte du bien se faisait ressentir.

Il advint ce qui devait advenir: des maux bizarres commencèrent à se répandre, car tous se livraient aux excès en tout genre et l'épidémie vint pour parachever un travail de sape qui, comme un serpent lové qui, sorti de sa torpeur, se déroula lentement pendant des années se faufila et dressa la tête pour frapper.

Tout le monde s'esclaffa. C'était comme une habitude de railler sans cesse, un venin qui s'incrustait jusque dans les articulations et les jointures. Au milieu des éclats de rire, il se fit un silence soudain lorsque des normes furent exigées. En fait ce n'étaient que des mesures pour protéger les faibles, ceux qui continuaient à mener une vie tranquille et sereine et qui étaient exposés à la menace que constituaient les débridés, les sans foi ni loi qui persévéraient dans leur attitude de défiance vis-à-vis de toutes formes d'autorités: il fallait les garder pour que la destruction ne soit pas totale.

Une mesure fut prise. Tous, sans exception devaient se faire enregistrer pour que soient dévoilés ceux qui pourrissaient de l'intérieur.

Ce fut la débandade et tous ceux qui se savaient gangrenés jusqu'à la moelle, qui voulaient continuer à répandre leur propre mal, par peur de voir leur oeuvre dévoilée, prirent la tangente.

Du jour au lendemain, ils disparurent tous...

Ils allèrent sous d'autres cieux, pour, toujours à la recherche d'oiseaux à plumer, de combines et de toutes sortes de méfaits, ils puissent opérer en toute liberté.

"Adieu, veaux, vaches, cochons bien gras, nous partons car nous voulons être libres."

C'est ce qu'ils disaient...

On ne fit rien pour les arrêter...

Ils allèrent ailleurs souiller ceux qui jusque-là se passaient bien d'eux...

Le pays d'accueil se releva bien vite de ce qui n'était point une perte...

La Nature vit de sa richesse plurielle; la diversité, tant qu'elle fait du bien à tout le monde, est harmonie et plénitude.

Lorsque cette harmonie devient chaos, l'élément X intervient pour la restaurer.

La loi d'harmonie, la loi universelle, nécessaire à notre propre subsistance...

Regardez le corps humain: Combien de substances nocives ne lui sont pas injectées chaque jour, d'année en année? Pourquoi s'exposer à la contrainte de se voir injecté un produit alors que la discipline, l'attention portée à notre propre bien-être s'imposait à nous? Combien d'épines n'avons-nous pas semées dans notre propre mental, combien de fausses idées n'avons-nous pas logées en notre imagination?

Pensées de haine, de mépris, de rage et de destruction...

Si l'intérieur est sale et que l'obligation s'impose de l'ouvrir pour le soumettre à l'épuration par le bistouri, dites-vous bien que vous l'aurez cherché. Mais dites-vous bien aussi que l'intérieur, une fois exposé à l'air, ne sera plus jamais le même car savez vous à quelles forces, à quelles puissances vous vous serez soumis?

Cela même que nous fuyons, c'est ce qui nous poursuivra, jusqu'à ce que notre raison, associée à l'inspiration, nous dise: "Arrête-toi ici. Relis ta propre histoire. Tu peux continuer ainsi, faire comme si rien ne se passait."

"Tu peux changer l'histoire."

"Et si chacun jouait une partition s'intégrant dans l'harmonie avec celle des autres, de tous?"

Nous sommes de passage. Le temps imparti à chacun est calculé sur mesure. A quoi le consacrerons-Nous?

Là est toute LA question.


J.Q. LOUISON


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